jeudi 8 mars 2012


Langage et pouvoir

Les mots face au pouvoir



Introduction:

Nous avons choisi comme thème fondateur « Langage et pouvoir », avec comme axe de développement « Les mots face au pouvoir », en nous focalisant dans le domaine de la chanson engagée du XXe siècle. La chanson engagée est une chanson où figure une contestation d'un pouvoir quel qu'il soit. Il peut être militaire, économique, politique, ou même royal. Un artiste engagé, lui, est au service d'une idéologie qu'il veut faire connaître par le biais de son art.



Les artistes que nous avons choisis sont : Boris Vian (années 50), Janis Joplin (années 60), les Sex Pistols (années 70), et Manu Chao (années 90). Nous avons voulu étudier quels seraient les différents aspects de la chanson engagée, ce qui est intéressant et de savoir si le sens d'une chanson engagée se limite à un rejet total du pouvoir, ou porte plutôt un espoir de changement. Pour ce faire, nous avons construit notre développement sur une opposition dans la chanson engagée même, entre ceux qui refusent de s'intégrer dans le système et ceux qui apportent leurs opinions d'une manière artistique dans le but de changer les mentalités sans pour autant être d'accord avec le fonctionnement de leurs sociétés.


Nous n'avons pas choisi nos quatre artistes par hasard, chacun d'eux se trouvait à l'apogée musical de son époque, et notre diversité des genres musicaux, d'influences culturelles et d'époques nous permet d'affirmer que la chanson engagée dépasse les frontières et n'a pas de limite chronologique.

De plus, le fait que l'engagement des artistes soit toujours étroitement lié au contexte politique et social de l'époque nous permet d'apporter une base historique aux lectures détaillées de nos chansons et a la spécificité de l'engagement de chacun de nos auteurs.

mercredi 7 mars 2012

Boris Vian




Boris Vian, né le 10 mars 1920 dans les Hauts-de-Seine et mort le 23 juin 1959 à Paris est un écrivain, poète, peintre, conférencier, parolier, chanteur, trompettiste, critique, traducteur et acteur français. En plus d'être un artiste plus que polyvalent c'était un adverse de la bourgeoisie et proche des libertaires. Son style se rapproche énormément de celui des surréalistes (le Surréalisme, né après la Première Guerre mondiale, est caractérisé par son opposition à toutes conventions sociales, logiques et morales. C'est un mouvement qui prime le rêve, l'instinct, le désir et la révolte.-Wikipedia)
.

Boris Vian fréquentait énormément les intellectuels comme par exemple Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, pour attirer leur attention Vian les provoquait, il les fait apparaître dans son roman L'écume des jours sous d'autre nom par exemple, Jean-Paul Sartre apparaît sous forme de Jean-Sol Partre, l'anagramme de son vrai nom.  Jean-Paul était tout comme Boris Vian un homme très engagé, l'engagement sartrien est d'abord une critique de la condition humaine, c'est à dire tout ce dont est capable l'homme, cela peut très bien être l'amour, la mort, la cruauté ou encore la bonté.






Boris Vian  n'a eu quasiment aucune reconnaissance de son vivant et écrivait souvent sous des pseudonymes notamment Vernon Sullivan sous lequel il a publié j’irai cracher sur vos tombes, un roman qui a fait scandale et qui a été interdit, tout comme sa chanson Le Déserteur :



Mais en quoi Boris Vian est-il un pacifiste notoire ?

mardi 6 mars 2012

Analyse de chanson : Le Déserteur - Boris Vian





Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer



Le Déserteur, une des chansons les plus connues et reprises de Boris Vian notamment par Juliette Gréco et Johnny Halliday a été interprété la première fois par Mouloudji le 7 mai 1954 et par un pur hasard le même jour que la défaite de la bataille de Dien-Bien-Phu. Cette chanson écrite en pleine guerre d'Indochine (1946-1954) fut considérée comme une chanson antimilitariste et censurée dès son premier passage à la radio par le Conseiller de la Seine, Paul Faber. N'oublions pas qu'à cette époque il était très provocateur d'intituler sa chanson le déserteur et de parler si ouvertement de désertion sachant que déserter était passible de la peine de mort et jugé irrespectueux envers les anciens, les actuels et les futurs combattants de guerre. Pour sa défense, Boris Vian lui avait envoyé une lettre qui est connue sous le nom de Lettre ouverte à Monsieur Faber où Boris Vian qualifie sa chanson de « procivile » et non d'« antimilitariste ».

Au départ le texte du Déserteur était bien moins pacifiste qu'il en a l'air aujourd'hui, c'est à dire qu’à la base les deux derniers vers qui sont aujourd'hui que je n'aurai pas d'armes/et qu'ils pourront tirer étaient que je tiendrai une arme/et que je sais tirer, c'est donc Mouloudji qui conseilla au chanteur de changer les paroles afin de conserver l'aspect pacifiste de la chanson et qu'ainsi le chanson puisse être diffusée. Mouloudji a aussi changé Messieurs qu'on nomme les grands pour Monsieur le Président.

Ensuite la chanson devint une hymne à la liberté et au pacifisme, notamment pendant la guerre du Viêt Nam (1959-1975) où elle a été interprétée par Peter, Paul and Mary et Joan Baez qui est elle même une chanteuse américaine très engagée dans la défense des droits de l'Homme et de la paix.

Néanmoins la chanson fut finalement autorisée à être vendu et diffusé en 1962. C'est pourquoi on peut s'étonner que lorsqu’en 1999, une directrice d'une école de Montluçon fait chantée cette chanson à ses élèves afin de célébrer l'armistice de la Seconde Guerre mondiale, la directrice en question se fait alors suspendre à vie de toute direction de quelconque établissement scolaire.

Cette chanson dénonce la guerre comme étant une bêtise humaine. Il dit clairement que ce que fait « Monsieur le Président » est une absurdité et qu’il préfère se faire tuer par les gendarmes, plutôt que d'aller à la guerre tuer de pauvres innocents. Cette chanson est donc un appel à la paix, mais aussi à la révolte pacifiste, sans se battre, juste dire non à la guerre.

C'est en s'adressant directement à « Monsieur le Président » que Boris Vian conteste les autorités et l'abus de pouvoir : effectivement, le poète déclare que si quelqu'un doit « donner son sang » que c'est au Président de le faire et non au peuple qui n'est pas la source ni l'auteur de la guerre.

Dans la dernière strophe, Boris Vian change totalement de destinataire et s'adresse au peuple en parlant à l'impératif. Il incite les gens à déserter.

lundi 5 mars 2012

Analyse de chanson : La Java des Bombes Atomiques.










Mon oncle un fameux bricoleur
Faisait en amateur
Des bombes atomiques
Sans avoir jamais rien appris
C’était un vrai génie
Question travaux pratiques
Il s’enfermait tout’ la journée
Au fond d’son atelier
Pour fair’ des expériences
Et le soir il rentrait chez nous
Et nous mettait en trans’
En nous racontant tout




Pour fabriquer une bombe " A "
Mes enfants croyez-moi
C’est vraiment de la tarte
La question du détonateur
S’résout en un quart d’heur’
C’est de cell’s qu’on écarte
En c’qui concerne la bombe " H "
C’est pas beaucoup plus vach’
Mais un’ chos’ me tourmente
C’est qu’cell’s de ma fabrication
N’ont qu’un rayon d’action
De trois mètres cinquante
Y a quéqu’chos’ qui cloch’ là-d’dans
J’y retourne immédiat’ment




Il a bossé pendant des jours
Tâchant avec amour
D’améliorer l’modèle
Quand il déjeunait avec nous
Il avalait d’un coup
Sa soupe au vermicelle
On voyait à son air féroce
Qu’il tombait sur un os
Mais on n’osait rien dire
Et pis un soir pendant l’repas
V’là tonton qui soupir’
Et qui s’écrie comm’ ça




A mesur’ que je deviens vieux
Je m’en aperçois mieux
J’ai le cerveau qui flanche
Soyons sérieux disons le mot
C’est même plus un cerveau
C’est comm’ de la sauce blanche
Voilà des mois et des années
Que j’essaye d’augmenter
La portée de ma bombe
Et je n’me suis pas rendu compt’
Que la seul’ chos’ qui compt’
C’est l’endroit où s’qu’ell’ tombe
Y a quéqu’chose qui cloch’ là-d’dans,
J’y retourne immédiat’ment




Sachant proche le résultat
Tous les grands chefs d’Etat
Lui ont rendu visite
Il les reçut et s’excusa
De ce que sa cagna
Était aussi petite
Mais sitôt qu’ils sont tous entrés
Il les a enfermés
En disant soyez sages
Et, quand la bombe a explosé
De tous ces personnages
Il n’en est rien resté




Tonton devant ce résultat
Ne se dégonfla pas
Et joua les andouilles
Au Tribunal on l’a traîné
Et devant les jurés
Le voilà qui bafouille
Messieurs c’est un hasard affreux
Mais je jur’ devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu’en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D’avoir servi la France
On était dans l’embarras
Alors on l’condamna
Et puis on l’amnistia
Et l’pays reconnaissant
L’élu immédiat’ment
Chef du gouvernement





En plus du Déserteur, Boris Vian a écrit énormément de chanson pacifiste comme la java des bombes atomiques, la chanson est sortie en 1954, soit dix ans après que les Américains lancent les deux bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki. À cette époque une peur constante de se recevoir une bombe atomique règne dans le monde entier, car la troisième guerre mondiale est à deux doigts de s'officialiser, et à cette époque qui dit guerre mondiale dit guerre nucléaire.
 Cette chanson « anecdotique et gouvernementale » comme la qualifia lui même Boris Vian lors d'une interview radiophonique de 1956 , traite donc avec un cynisme lucide des nouvelles inquiétudes de cette génération.


Dans ce pamphlet contre la course à l'armement delà guerre froide le « Monsieur le Président » du Déserteur est encore contesté puisque l'inventeur de la bombe atomique de la chanson après avoir réussi à la créer l'a fait exploser en tuant tous les grands chefs d'État, mais « le pays reconnaissant l'élu immédiatement chef du gouvernement » il conteste aussi les « chefs d'État », car le fameux bricoleur de la chanson certifie qu'en détruisant ces hommes qu'il qualifie de « tordu » il a sauvé la France.

L'histoire racontée évoque les savants fous des bandes dessinées et des dessins animés comiques mais rappelle aussi de nombreuses histoires où la chose fabriquée prend le dessus par rapport à l'inventeur comme par exemple Frankenstein de James Whale.


Une valse est une danse à trois temps ce qui est le cas dans cette chanson.



Contrairement au Déserteur, la chanson est satirique et humoristique, bien que quand même engagée et pacifiste

dimanche 4 mars 2012

Analyse de chanson : La Complainte du Progrès - Boris Vian






Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour

Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille

Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai...

Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau!
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux...
Et nous serons heureux!

Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: "rentre chez ta mère"
Et on se garde tout

Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça...

Mon frigidaire, mon armoire à cuillers
Mon évier en fer, et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous!
La tourniquette, à faire la vinaigrette
Le ratatineur dur et le coupe friture

Et si la belle se montre encore rebelle
On la ficelle dehors, pour confier son sort...

Au frigidaire, à l'efface-poussière
A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, au canon à patates
A l'éventre-tomate, à l'écorche-poulet!

Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur

Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois





Boris Vian n'a pas contesté seulement le pouvoir et les autorités, mais aussi des faits récents pour l'époque par exemple la société de consommation. Ici, Boris Vian critique plus particulièrement l'intrusion de la société de consommation dans la vie amoureuse du couple avec la complainte du progrès, une chanson qu'il a publiée en 1956 donc durant les Trentes Glorieuses où l'essor économique est à son comble. C'est d'ailleurs ce qui est qualifié de progrès dans la chanson, le progrès de tout ce qui était électroménager.



La chanson est comme la java des bombes atomiques une critique satirique et pleine d'humour. Elle est célèbre pour ses longues énumérations de bien de consommation tous aussi étrange et fantasque les uns que les autres "ma repasse-limace, mon tabouret à glace...", tout ces termes sortent biensur de l'imagination du chanteur.

Boris Vian a inventé bien d'autres mots valises comme le " pianococktail “objet onirique qui unit deux plaisirs sensuels, le gustatif et l'auditif, grâce à l'ivresse de l'alcool et celle du jazz (Wikipédia) qui apparaît dans l’écume des jours.

Les paroles sont accompagnées de violon ce qui donne un air enjoué à ce qui est pourtant une complainte (une complainte est une chanson formée de nombreux couplets et dont le sujet est le plus souvent sombre voire tragique), cette musique rappelle celle des films comiques de son époque.


Parmi les titres envisagés, on trouve sur le manuscrit ‘le Progrès’ et ‘Amour et Frigidaire".

La société de consommation est reprise comme thème par de nombreux artistes, notamment Janis Joplin.


samedi 3 mars 2012

Conclusion partielle





D'après nos analyses et nos recherches, nous pouvons constater que Boris Vian était un réel pacifiste. C'est un des seuls artistes de son époque à qui une chanson a été censurée pour antimilitarisme. Boris Vian a toujours été fidèle dans ses idées et la plupart de ses chansons contestent le pouvoir militaire tel que Le Déserteur, La Java des bombes atomiques ou encore Joyeux Boucher qui traite le sujet avec cynisme et humour.

vendredi 2 mars 2012

Janis Joplin










Les années cinquante voient le triomphe des États-Unis et du modèle américain. Les années 60 sont également bousculées par la Guerre froide qui oppose l'Union Sovietique, mais surtout, entre 1964 et 1973, la guerre au Vietnam.



Le puritanisme de la société américaine lui est reproché par une nouvelle génération qui émerge alors. Les États-Unis voient alors s'éveiller des mouvements : Lutte pour les droits civiques, féminisme, naissance du mouvement homosexuel, et revendications des hippies.



Le mouvement hippie est un courant de contre-culture apparu dans les années 1960 aux États-Unis, avant de se diffuser dans le reste du monde occidental. Les hippies, issus en grande partie de la jeunesse nombreuse du baby-boom de l'après-guerre, rejetaient les valeurs traditionnelles, le mode de vie de la génération de leurs parents et la société de consommation.



L'ouverture à d'autres cultures, un besoin d'émancipation et la recherche de nouvelles perceptions sensorielles, les amena aux expressions artistiques du psychédélisme. Dans leurs communautés, ils tentèrent de réaliser leur aspiration à vivre librement, dans des rapports humains qu'ils voulaient plus authentiques.



En rupture avec les normes des générations précédentes, le mouvement a eu une influence culturelle majeure, en particulier dans le domaine musical. L'assimilation de nombreuses valeurs issues de ce courant a apporté une évolution des mœurs de la société dans son ensemble même si le mouvement lui-même a perdu progressivement son ampleur.

L'exemple de Janis Joplin permet de montrer la contre-culture selon une approche originale



Étudier Janis Joplin et la contre-culture américaine, c'est s'inscrire dans une période particulière de l'histoire des États-Unis : les années 60.



Les dates reconnues comme repères sont, pour le début, en 1960, l'élection du président Kennedy.


La contre-culture est une forme particulière du « Mouvement ». Par définition, elle est une contestation essentiellement culturelle et sociale, fondée sur des principes  l’instinct et la spontanéité opposés aux canons traditionnels. La contre-culture se manifeste principalement sous trois aspects : la célébration de la drogue, la liberté sexuelle et une nouvelle approche de l’art que, mieux que tout autre discipline, la musique incarne, et particulièrement la musique rock. La contre-culture se manifeste aussi par un certain style de vie et certaines considérations philosophiques qui se définissent avant tout par leur opposition aux modes de pensée de la grande majorité de la population — en somme la culture de la société industrialisée.


La vie de Janis Joplin

Ces années coïncident avec l’arrivée à l’âge adulte de Janis Joplin, née en 1943. Dès son adolescence, Janis Joplin porte en elle les racines de la révolte hippie. Ensuite, elle participe pleinement au mouvement contestataire de la décennie meurt au moment où la contre-culture elle-même décline. Ce « hasard » chronologique est parfaitement exceptionnel et contribue à donner au personnage sa dimension historique. Étudier la vie de Janis Joplin, c’est aussi étudier la trame historique de cette période, c’est essayer de comprendre les forces qui la composent et l’entretiennent. Bref, Janis Joplin représente à elle seule, tout au long de sa vie, un exemple parmi d’autres d’une jeune Américaine en rupture avec la société dominante des années soixante.







Réfléchir au sujet « Janis Joplin et la contre-culture », c’est aussi aborder une période fondamentale de l’histoire culturelle. Janis Joplin est une artiste. Son œuvre n’est pas le simple reflet d’une époque, mais une manifestation à part entière de la révolution culturelle des années soixante. Cette œuvre est riche, profonde et inspirée. Elle stimule les aspirations esthétiques et la curiosité intellectuelle de chacun, mettant ainsi à l’épreuve le sens critique de l’historien.



Ainsi, deux centres d’intérêt dominent : l’aspect strictement historique  Janis Joplin en tant que personnage de l’histoire de la contestation des années soixante aux États-Unis et la dimension artistique, plus intuitive, mais tout aussi déterminante



Il existe différents types de sources accessibles pour traiter du sujet. D’abord, les écrits personnels de Janis Joplin. Entendons par là les lettres écrites à sa famille ou à ses amis, les textes de ses chansons et enfin les carnets de route.



Les lettres sont une source rare, mais précieuse lorsqu’il s’agit de Janis Joplin. Souvent denses et précises, elles permettent au lecteur de se laisser conduire au travers du monde hippie de la deuxième moitié des années soixante, et lui font découvrir une part de la vie privée d’une figure de la contre-culture. Ces lettres sont une voie d’accès vers l’intimité du phénomène de contre-culture dans lequel vit Janis Joplin.

Les textes de ses chansons sont plus nombreux et plus faciles à obtenir. Les textes écrits par Janis Joplin sont l’expression la plus achevée de l’état d’esprit de l’artiste. Ils décrivent ses
 intentions et ses prétentions à l’égard de la contestation culturelle et sociale. Ils constituent le message qu’elle adresse personnellement aux milliers de jeunes qui l’entendent.


INDEX :

Contre-Culture :

Puritanisme :

Mouvement Hippie :

Psychédélique :