Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai...
Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière, avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteau!
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux...
Et nous serons heureux!
Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: "rentre chez ta mère"
Et on se garde tout
Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça...
Mon frigidaire, mon armoire à cuillers
Mon évier en fer, et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace et mon chasse-filous!
La tourniquette, à faire la vinaigrette
Le ratatineur dur et le coupe friture
Et si la belle se montre encore rebelle
On la ficelle dehors, pour confier son sort...
Au frigidaire, à l'efface-poussière
A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, au canon à patates
A l'éventre-tomate, à l'écorche-poulet!
Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur
Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Boris Vian n'a pas contesté seulement le pouvoir et les autorités, mais aussi des faits récents pour l'époque par exemple la société de consommation. Ici, Boris Vian critique plus particulièrement l'intrusion de la société de consommation dans la vie amoureuse du couple avec la complainte du progrès, une chanson qu'il a publiée en 1956 donc durant les Trentes Glorieuses où l'essor économique est à son comble. C'est d'ailleurs ce qui est qualifié de progrès dans la chanson, le progrès de tout ce qui était électroménager.
La chanson est comme la java des bombes atomiques une critique satirique et pleine d'humour. Elle est célèbre pour ses longues énumérations de bien de consommation tous aussi étrange et fantasque les uns que les autres "ma repasse-limace, mon tabouret à glace...", tout ces termes sortent biensur de l'imagination du chanteur.
Boris Vian a inventé bien d'autres mots valises comme le " pianococktail “objet onirique qui unit deux plaisirs sensuels, le gustatif et l'auditif, grâce à l'ivresse de l'alcool et celle du jazz (Wikipédia) qui apparaît dans l’écume des jours.
Les paroles sont accompagnées de violon ce qui donne un air enjoué à ce qui est pourtant une complainte (une complainte est une chanson formée de nombreux couplets et dont le sujet est le plus souvent sombre voire tragique), cette musique rappelle celle des films comiques de son époque.
Parmi les titres envisagés, on trouve sur le manuscrit ‘le Progrès’ et ‘Amour et Frigidaire".
La société de consommation est reprise comme thème par de nombreux artistes, notamment Janis Joplin.
Parmi les titres envisagés, on trouve sur le manuscrit ‘le Progrès’ et ‘Amour et Frigidaire".
La société de consommation est reprise comme thème par de nombreux artistes, notamment Janis Joplin.
Excellent commentaire sur l'analyse de la chanson, cela m'a beaucoup aidé dans ma réparation au brevet d'Histoire des Arts!
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