Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Le Déserteur, une des chansons les plus connues et reprises de Boris Vian notamment par Juliette Gréco et Johnny Halliday a été interprété la première fois par Mouloudji le 7 mai 1954 et par un pur hasard le même jour que la défaite de la bataille de Dien-Bien-Phu. Cette chanson écrite en pleine guerre d'Indochine (1946-1954) fut considérée comme une chanson antimilitariste et censurée dès son premier passage à la radio par le Conseiller de la Seine, Paul Faber. N'oublions pas qu'à cette époque il était très provocateur d'intituler sa chanson le déserteur et de parler si ouvertement de désertion sachant que déserter était passible de la peine de mort et jugé irrespectueux envers les anciens, les actuels et les futurs combattants de guerre. Pour sa défense, Boris Vian lui avait envoyé une lettre qui est connue sous le nom de Lettre ouverte à Monsieur Faber où Boris Vian qualifie sa chanson de « procivile » et non d'« antimilitariste ».
Au départ le texte du Déserteur était bien moins pacifiste qu'il en a l'air aujourd'hui, c'est à dire qu’à la base les deux derniers vers qui sont aujourd'hui que je n'aurai pas d'armes/et qu'ils pourront tirer étaient que je tiendrai une arme/et que je sais tirer, c'est donc Mouloudji qui conseilla au chanteur de changer les paroles afin de conserver l'aspect pacifiste de la chanson et qu'ainsi le chanson puisse être diffusée. Mouloudji a aussi changé Messieurs qu'on nomme les grands pour Monsieur le Président.
Ensuite la chanson devint une hymne à la liberté et au pacifisme, notamment pendant la guerre du Viêt Nam (1959-1975) où elle a été interprétée par Peter, Paul and Mary et Joan Baez qui est elle même une chanteuse américaine très engagée dans la défense des droits de l'Homme et de la paix.
Néanmoins la chanson fut finalement autorisée à être vendu et diffusé en 1962. C'est pourquoi on peut s'étonner que lorsqu’en 1999, une directrice d'une école de Montluçon fait chantée cette chanson à ses élèves afin de célébrer l'armistice de la Seconde Guerre mondiale, la directrice en question se fait alors suspendre à vie de toute direction de quelconque établissement scolaire.
Cette chanson dénonce la guerre comme étant une bêtise humaine. Il dit clairement que ce que fait « Monsieur le Président » est une absurdité et qu’il préfère se faire tuer par les gendarmes, plutôt que d'aller à la guerre tuer de pauvres innocents. Cette chanson est donc un appel à la paix, mais aussi à la révolte pacifiste, sans se battre, juste dire non à la guerre.
C'est en s'adressant directement à « Monsieur le Président » que Boris Vian conteste les autorités et l'abus de pouvoir : effectivement, le poète déclare que si quelqu'un doit « donner son sang » que c'est au Président de le faire et non au peuple qui n'est pas la source ni l'auteur de la guerre.
Dans la dernière strophe, Boris Vian change totalement de destinataire et s'adresse au peuple en parlant à l'impératif. Il incite les gens à déserter.
Dans la dernière strophe, Boris Vian change totalement de destinataire et s'adresse au peuple en parlant à l'impératif. Il incite les gens à déserter.
c'est une assez bonne analyse de cette chanson mais je recherche une analyse musicale (simplement sur le son)... peut-etre qu'il serait mieux pour votre analyse d'en ajouter une pour le distinguer des autres :)
RépondreSupprimerPS: super qu'on puisse donner un avs :)
http://clg-jean-moulin-nogent-le-roi.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/sites/clg-jean-moulin-nogent-le-roi/IMG/pdf/LE_DESERTEUR_VERSION_BORIS_VIAN_fiche_prof.pdf
RépondreSupprimerVoila une analyse musicale :)
merci beaucoup pour les deux analyses de cette magnifique oeuvre
RépondreSupprimercar je dois en faire une recherche approfondie.
super analyse :) merci bc
RépondreSupprimermercii bcp pour cette analyse elle est vraiment magnifique ?.............
RépondreSupprimerje vous remercie beaucoup ,Pour ma part je trouve ce poème extrèmement beau. mais je veux aussi les procédés gramaticaux et lexicaux et les moyes stylistiques et syntaxiques stp stp en peut du temps
RépondreSupprimertu est ma fille bella
SupprimerTiens le voilà qui a ressuscité, quelle bonne raison pour sortir mes vieilles rangers et me raser le crâne.
Supprimercomment analyser une chanson ex la souris verte qui courait dans l'herbe
RépondreSupprimerje cherche quelqun qui pe faire mon histoire des arts le déserteur et qui me l'envoie si je né pas 20 sur 20 je lache une bombe nucléaire sur votre pays
RépondreSupprimerps je m'appelle Adolphe Hitler et oui je ne suis pas mort kissou
Maitreeeeeeeeuu
Supprimertout de suite g changé de nom avant ct spermatooor
RépondreSupprimert'as que ça a foutre ? sérieux, t'es sur d'etre en troisième ?
SupprimerT'évite d'insulter le fuhrer stp. Sinon moi et mes potes nu nazi on vient te péter la gueule!
SupprimerOk le mec 😒😂😂😂😂😂
RépondreSupprimerOui assez bonne analyse de cette magnifique chanson..
RépondreSupprimerMais j'ai entendu d'autres versions du texte
Au début "Monsieur Le Président" aurait été changé en : "Monsieur Le Commandant".
Je n'ai plus entendu cette version .A t'elle vraiment existé ?
Autre point : Dans certaines interprétations il est chanté :"il y a les prisonniers" au lieu de quant j'étais prisonnier" . Personnaliser ou généraliser ?
Cette chanson a eu de nombreux interprètes. Mais franchement, mettre Johnny Halliday en exergue, est , à mon avis, une erreur.
RépondreSupprimerles versions de Mouloudji et de Lenny Escudéro sont largement supérieure.